Mardi, le ministre de l’Economie a cherché à rassurer les artisans inquiets de son projet de loi Noé qui propose d’assouplir l’accès à certaines professions, notamment dans le bâtiment et la coiffure.
Noé, acronyme de Nouvelles Opportunités Economiques, est le nom de baptême du projet de loi dit Macron 2, prolongation du précédent qui fit tant de bruit en proposant d’élargir, sans révolution, le travail dominical, et de libéraliser certains secteurs, comme celui du transport par autocar.
La compétence par l’expérience
Avec le nouveau texte, il est question d’adapter l’économie et l’emploi aux enjeux du numérique, et aussi de déverrouiller l’accès à certaines professions pour multiplier les opportunités sur le marché du travail. Un projet qui a fait bondir les milieux artisans. Conscient du blocage, le ministre Emmanuel Macron, invité à un séminaire organisé par l’Assemblée permanente des chambres de métiers de l’artisanat (APCMA) et l’Union professionnelle artisanale (UPA), a tenté de les rassurer : « Il est possible de préserver vos atouts et vos savoirs-faire tout en valorisant notre potentiel de créations d’emplois, ce qui implique au premier chef de moderniser ce système de qualification ».
Sans trop s’avancer, Macron avait évoqué certaines activités artisanales, dans le bâtiment, la coiffure, voire l’automobile. « Aujourd’hui, si vous voulez ouvrir votre restaurant vous le pouvez, par contre, si vous n’avez pas un diplômes de carrossier, vous ne pouvez pas ouvrir votre commerce de laveur de voitures » a dit le ministre, version d’ailleurs contestée par certains artisans.
Il a ajouté que « le diplôme n’a pas le monopole de la compétence qui, elle, peut s’acquérir par l’expérience et l’obligation de qualification comme préalable n’est donc pas indispensable en soi, au bon fonctionnement d’un secteur ».