Au risque de faire monter la grogne chez les artisans, le candidat d’En Marche ! souhaite, en cas d’élection à l’Elysée, favoriser l’auto-entreprise en assouplissant encore certaines règles.
Pour Emmanuel Macron, il n’y a pas assez d’auto-entrepreneurs en France. C’est pourquoi le candidat d’En Marche ! rallié par une partie du centre et de la gauche modérée souhaite libéraliser le régime afin d’en assouplir l’accès et surtout les conditions d’exercice. Evoquée une première fois dans son projet de Loi Macron 2 finalement absorbé par la réforme Sapin qui l’a vidé de son contenu en 2016, la question d’un relèvement des seuils d’activité qui conditionnent aujourd’hui le maintien ou non dans le régime simplifié, resurgit dans le programme présidentiel de l’ex-ministre de l’Economie. Il s’agirait ni plus ni moins de doubler les plafonds qui passeraient de 82 800 euros actuellement à 165 600 euros pour les activités de marchandises, et de 33 100 euros à 66 200 euros pour les prestations de services.
Ouverture du statut d’auto-entrepreneur aux artisans
Dans le système en vigueur aujourd’hui, les auto-entrepreneurs qui réalisent un chiffre d’affaires annuel supérieur à ces montants, sont automatiquement radiés du statut et contraints de fait à évoluer en travailleurs indépendants classiques, soumis au régime individuel de droit commun.
Dans la même logique, Emmanuel Macron compte faciliter l’installation des auto-entrepreneurs en les exonérant de cotisations sociales durant la première année de leur activité et leur permettre ainsi de se constituer une trésorerie. Rappelons que le dispositif prévoit aussi une franchise de TVA et un mode de calcul des contributions fondé sur le niveau du chiffre d’affaires.
Pour rassurer les artisans qui dénoncent depuis des années la « concurrence déloyale » des auto-entrepreneurs, macron annonce vouloir simplifier le passage d’un statut juridique à l’autre et offrir aux artisans qui réalisent aujourd’hui un résultat supérieur aux plafonds en vigueur, la possibilité de basculer s’ils le souhaitent dans le régime micro-fiscal.