Laurence Parisot, président du Medef, propose d’adapter le statut d’auto-entrepreneur au secteur du bâtiment afin de protéger les artisans d’une concurrence déloyale.
Que va devenir le statut d’auto-entrepreneur ? Le gouvernement a promis de le maintenir, à une (grosse) exception près : l’exercice d’une activité principale sous ce statut devrait prochainement être limité dans le temps, « entre un et cinq ans » avait très évasivement déclaré la ministre en charge du Commerce et de l’Artisanat Sylvia Pinel mercredi dernier. Mais la durée légale devrait plutôt se situer entre « deux ou trois ans ».
Le statut vidé de sa substance ?
Quoi qu’il en soit, cette annonce a créé une secousse parmi les auto-entrepreneurs installés et les organisations professionnelles qui les représentent, ces dernières craignant une dénaturation du statut.
Laurence Parisot pense la même chose : selon elle, le statut d’auto-entrepreneur ne doit pas être « remis en cause » au risque de voir se développer « une économie cachée ». Elle ajoute : « L’auto-entrepreneur est une invention géniale parce que justement cela permet à beaucoup d’hommes et de femmes qui ne l’imaginaient pas de comprendre qu’ils ont en eux un esprit entrepreneurial ».
Encourager le passage vers un statut traditionnel
Elle propose néanmoins de limiter l’effet de l’auto-entreprise dans le bâtiment en lissant la « jonction entre la fin du statut d’auto-entrepreneur et le début du statut d’entreprise plus classique ».
C’est un secteur « sensible » a-t-elle justifié, impacté « par la crise » et dont les artisans ont été, selon elle, fortement marqués « par la concurrence déloyale des auto-entrepreneurs ».
Rappelons que le statut d’auto-entrepreneur propose à ses adhérents une franchise de TVA et une exonération de charges tant que le chiffre d’affaires ne décolle pas.