Les français ont moins créé d’auto-entreprises en 2013 par rapport à l’année précédente. A quelques mois de sa réforme annoncée, le statut entré en vigueur en janvier 2009 est-il en train de s’essouffler ?
Peu après son lancement, le statut d’auto-entrepreneur avait vite monté en puissance, séduisant ces français qui, confrontés à la crise du marché de l’emploi, y ont vu une échappatoire leur permettant de retrouver un travail et créer leur entreprise sans prendre trop de risques : il est vrai que le régime est accessible très simplement et il présente, en outre, des avantages fiscaux, comme des exonérations de charges si le chiffre d’affaires enregistré est trop faible.
Une réforme de l’auto-entrepreneur en 2014
En 2012, déjà, le nombre d’adhésions au statut a commencé à faiblir, un tassement statistique « normal » après les années euphoriques que furent 2010 et 2011. Mais la baisse s’est encore accentuée en 2013. A ce titre, les chiffres livrés par l’Insee pour le mois de septembre sont trompeurs. Le nombre d’auto-entreprise a bondi de +57% par rapport à mois d’août très morne pour la création d’entreprise. Mais le chiffre de septembre 2013 (25 434 nouvelles auto-entreprises) est en recul de 4,4% par rapport à celui de septembre 2012 (26 597).
La baisse est encore plus forte lorsque l’on compare les troisièmes trimestres de 2012 et de 2013 : entre les deux, la part des auto-entreprise dans le volume global des créations est en chute libre de 13,7% (98 421 AE sur la période de 2012, 84 928 en 2013).
Sur les neuf premiers mois de l’année, la régression se confirme : 234 720 créations d’auto-entreprises entre janvier et septembre 2012, contre 206 862 sur la même période de 2013, soit une baisse de 13,4%.
Rappelons que le statut fera l’objet d’une réforme en 2014. L’une des mesures du texte préparé par la ministre en charge du Commerce et de l’Artisanat Sylvia Pinel prévoit de limiter dans le temps l’accès à l’auto-entreprise dès lors qu’un seuil limite de chiffre d’affaires est franchi.