Afin de compenser les effets économiques liés aux reconfinements décrétés dans seize départements français, l’Etat pourrait autoriser la tenue de soldes exceptionnels aptes à maintenir le business des enseignes contraintes de fermer.
Le durcissement des consignes sanitaires et l’interdiction d’accueil du public dans de nombreux commerces sonne, pour les chefs d’entreprises concernés, comme un douloureux retour en arrière un an après le début de la crise sanitaire. Les mesures de restriction mises en places dans seize départements français, essentiellement concentrés dans les régions Ile-de-France et des Hauts-de-France (en Normandie, la Seine-Maritime est également touchée, comme une partie de Côte d’Azur) sont toutefois plus souples que lors du premier confinement, et même encore allégés par rapport à celui de novembre 2020 pour quelques secteurs d’activité. L’Etat a inclus dans son périmètre dérogatoire des commerces liés aux loisirs, comme les disquaires et les libraires, et des professionnels du bien-être et du soin du corps, comme les coiffeurs. Le contexte printanier, habituellement porteur pour les affaires économiques des chocolatiers et des fleuristes, a également été pris en compte.
Lundi, à l’antenne de la radio RTL, le patron de Bercy Bruno Le Maire a laissé entendre que la situation des autres enseignes pourrait faire l’objet d’un réexamen « dans les prochains jours », un point qui pourrait aboutir à un allongement de la liste des secteurs autorisés à ouvrir. Le ministre a notamment évoqué des discussions avec les professionnels des salons d’esthétique et des instituts de beauté.
Des aides renforcées
Pour les autres, et notamment les commerces de l’habillement, des mesures de compensation pourraient être accordées à travers des possibilités de liquidations de stocks en dehors des périodes de soldes traditionnels.
Parallèlement, l’accès aux aides spécialement versées aux établissements fermés devrait être encore facilité : le fonds de solidarité serait ainsi ouvert aux entreprises qui, en raison du confinement perdent jusqu’à 20% de leurs chiffres d’affaires (contre 50% auparavant). Les repreneurs ou créateurs d’entreprises en 2020, qui n’ont pas encore pu déclarer de CA à cause de la crise, auraient également droit à un soutien spécifique : la totalité de leurs charges fixes leur sera remboursée.
Enfin, dans le même registre, un dispositif spécial abondé à hauteur de 10 millions d’euros sera activé dès le 31 mars afin de couvrir les charges «des grosses entreprises qui enregistrent un million d’euros de chiffre d’affaires», mais aussi des plus petites positionnées sur des secteurs impactés (thermal, sports en salles ou parcs à thèmes.
Depuis samedi dernier, près de 90 000 commerces ont dû baisser le rideau pour quatre semaines en moins.