Ce statut ultra-simplifié a représenté 65% des immatriculations en 2020, indique le rapport annuel de l’Insee.
Les chiffres officiels de la création d’entreprise sont tombés : ils sont particulièrement significatifs puisqu’ils portent sur l’ensemble de l’année 2020, un exercice marqué par la crise sanitaire et ses conséquences économiques. Dans son rapport, l’Insee décompte 848 200 immatriculations, un chiffre en hausse de +4% par rapport à 2019.
Ce bilan positif ne traduit par une courbe linéaire : sans surprise, le nombre de créations avait lourdement chuté lors du premier confinement, entre mars et mai, avant qu’une reprise sensible ne s’amorce à partir de l’été, renforcée par un effet rattrapage lié au dégel de nombreux dossiers mis en stand-by pendant le printemps. Un autre coup de frein a été observé en décembre dernier (-4,2%), sans conséquence sur la tendance globale du quatrième trimestre, en très forte hausse (+ 16%) par rapport à la même période de 2019.
D’autres disparités sont constatées entre les statuts juridiques : la part des nouvelles entreprises lancées sous le régime individuel classique est en repli de -13%. A l’inverse, les micro-entreprises, dispositif simplifié sur le plan administratif et avantageux fiscalement, continuent à progresser, au point de représenter plus de six créations sur dix (65%).
Les créateurs ont 36 ans en moyenne
Sans grande surprise, la fermeture de très nombreux commerces lors des deux périodes de confinement, complété par les couvre-feux démarrés en octobre, a créé un contexte « favorable » aux activités de transports et d’entreposage, boostées par l’explosion des commandes en ligne : le nombre de projets dans le secteur augmente de +22%. Parmi eux, les services de livraison à domicile ont suscité un pic vocations (+ 37% avec 22 400 créations).
Dans le commerce de détail, le développement de la vente en ligne explique sans doute le chiffre positif calculé par l’Insee (+9%). Malgré l’arrêt quasi-total de l’activité, 2 500 nouvelles agences immobilières ont vu le jour l’an dernier, un total en hausse de + 10% sur un an.
En revanche, les opportunités ont été moins nombreuses dans les métiers directement frappés par les restrictions induites par l’épidémie : les créations sont en berne dans les activités d’enseignement de disciplines sportives et de loisirs, mais aussi de coiffure et de beauté.
L’Île-de-France reste à ce jour le plus gros réservoir de créateurs d’entreprise (leur nombre recule en revanche dans des territoires touristiques comme la Corse ou la Martinique). La moyenne d’âge de ces entrepreneurs rajeunit : elle s’établissait en 2020 à 36 ans. Moins de la moitié (39%) sont des femmes.