La réouverture des commerces fermés depuis octobre ne va pas entraîner l’arrêt brutal des aides publiques. Au grand soulagement des bénéficiaires qui redoutent l’impact des jauges sur leur niveau de rentabilité.
Heureux de redémarrer mais inquiets des conséquences financières des réouvertures : cette équation résume l’état d’esprit de nombreux restaurateurs et gérants de bars alors que se profile la date de leur déconfinement. Le 19 mai, ils pourront de nouveau accueillir du public, sur leurs terrasses seulement (dans la limite de 50% de leur superficie), et à la condition d’y respecter les règles de distanciation physique. A partir du 9 juin, leurs salles seront de nouveau accessibles aux clients, selon les mêmes modalités (pas plus de six personnes à table). Avec ces capacités très réduites, la réouverture tant attendue risque d’être peu lucrative. Et, parmi les commerçants concernés, sous perfusion depuis plus de six mois grâce au fonds de solidarité, nombreux sont ceux qui redoutent les conséquences d’un arrêt rapide des aides publiques.
Le pire devrait être évité, du moins dans un premier temps : selon des informations dévoilées par Le Parisien, l’Etat envisage de prolonger durant trois mois les indemnisations versées aux entreprises des désormais très fameux secteurs S1 et S1 bis, les plus impactés par la crise en raison des fermetures administratives de très longue durée qu’ils ont dû respecter : c’est évidemment le cas pour les bars et les restaurants, mais aussi pour les hôtels, les structures du tourisme, les professionnels de l’événementiel, de la culture et du sport.
Pour ces enseignes, le fonds de Solidarité sera donc prorogé jusqu’en aout avec des prises en charge mensuelles dégressives à mesure que les restrictions seront assouplies : ce maintien vise à faire en sorte que les réouvertures soient à peu près rentables en compensant les manque-à-gagner liés à l’application des jauges en extérieur et en intérieur.
Dans le détail, le montant de l’aide atteindra un niveau équivalent à 40 % de la baisse constatée par rapport au chiffre d’affaires réalisé en temps normal, ici juin 2019. En juillet, l’allégement des contraintes d’accueil conduira à limiter l’enveloppe à 30% des pertes, puis à 20 % en août prochain.
Pour éviter les effets d’aubaine, un seuil d’accessibilité à l’aide sera fixé dès qu’une baisse de 10% du CA est constatée. Un plafonnement restera en vigueur à hauteur de 200 000 euros.
Pour ce qui concerne les cotisations salariales, la part financée par l’Etat va baisser de 20 à 15% à partir de juin.