Moins d’employeurs, moins de salariés. Le travail à domicile a continué à reculer en 2014, dans un contexte économique difficile, et un cadre fiscal beaucoup moins favorable qu’auparavant.
Aide ménagère, garde-malades, assistance aux personnes âgées, soutien scolaire, cours à domicile…ces métiers, englobé dans le secteurs des services à la personne (de « confort » ou à caractère social), un marché annoncé comme prometteurs depuis une bonne décennie en raison de l’évolution de la courbe démographique et le vieillissement de la population, sont pourtant en crise aujourd’hui.
Le dernier bilan dressé par l’Acoss, organisme central qui collecte les cotisations destinées à la Sécurité sociale, confirme cette tendance et fait état d’une nouvelle baisse d’emplois au dernier trimestre 2014. Ce recul intervient après une période de stabilité de six mois qui donnait à penser que le pire était derrière. Entre octobre et décembre dernier, la masse salariale versée aux personnels employés par des particuliers, et déclarée à l’administration, a pourtant replongé, en baisse de -0,9% (après +0,2% au trimestre précédent), indique l’Acoss, preuve que la roue s’est remise à tourner dans le mauvais sens. Sur un an, la spirale reste négative (-2,2%), un peu moins toutefois qu’en 2013 (-5,2%).
2 millions d’employeurs à domicile
La France compte aujourd’hui 1,959 millions d’employeurs à domicile, un volume en baisse de 1,4% par rapport à 2013. Parallèlement, le nombre total d’heures déclarées a chuté de 3,6% au quatrième trimestre 2014.
Depuis longtemps, la Fédération des Particuliers Employeurs (Fepem) impute ce ralentissement aux mesures fiscales prises ces dernières années, qui ont pénalisé la compétitivité du secteur et favorisé, selon elle, le travail au noir : plafonnement des exonérations, fin de l’abattement de 15 points au salaire réel, suppression de la déclaration forfaitaire, calcul des cotisations hors smic…
Dans les activités « hors garde d’enfants » (aide ménagère, garde-malades, aide aux personnes âgées, soutien scolaire …), la masse salariale a baissé de 1% au quatrième trimestre (-2,4% sur un an). Le nombre d’heures déclarées a dévissé de -3,8% par rapport à 2013, et le nombre d’employeurs a reculé de 1,5%.