La revalorisation du Smic en janvier prochain suivra uniquement le rythme d’inflation, qui s’annonce déjà très faible (+0,5%).
Une fois par an, le salaire minimum est réajusté en fonction des prix (hors tabac). Ce sera le cas en janvier prochain, mais les « smicards » n’ont pas de miracle à attendre. La hausse sera très faible, d’autant que le gouvernement a déjà annoncé, sans surprise, qu’aucun de pouce ne sera concédé.
2 millions de smicards en France
Lors de son arrivée à l’Elysée en 2012, François Hollande avait fait exception à cette règle en vigueur depuis la crise, en boostant le Smic à +2%. Ce geste n’a pas été réédité depuis, le rythme d’inflation étant désormais le seul et unique critère d’ajustement : « Dans le smic, il y a un engagement national : quand la croissance revient, il doit augmenter. Quand elle n’est pas là, le coup de pouce n’est pas toujours une bonne solution » a dit, en début de semaine, le ministre du Travail François Rebsamen. En janvier 2013, le salaire minimum, qui concerne près de 2 millions de salariés, avait progressé de 0,3%. Un an plus tard , la hausse avait atteint +1%, mais, là non plus, sans rallonge gouvernementale.
La maîtrise du smic est la nouvelle antienne socialiste qui prétend vouloir préserver la compétitivité des entreprises en modérant la hausse des salaires. Pour le patronat, le salaire minimum n’est rien moins qu’un diktat qui bloque les embauches. C’est pourquoi le Medef plaide depuis longtemps en faveur d’un smic au rabais pour les chômeurs de longue durée, un salaire à l’allemande en quelque sorte, auquel le gouvernement Balladur avait voulu se frotter dès1993 en lançant le CIP (Contrat d’Insertion professionnelle), un projet avorté sous la pression de la rue.
Pour François Rebsamen, « l’objectif prioritaire » en 2014, « c’est l’emploi et l’investissement » et « le niveau des salaires découleront du redémarrage des deux premiers ».
Depuis le 1er janvier, le salaire minimum mensuel (pour 35 heures de travail) s’établit à 1 445,38 euros brut.