Le nombre d’auto-entreprises redémarre doucement après une année 2015 marqué par une forte désaffection (-22%).
En mai, les statistiques de la création d’entreprises s’inscrivent dans une tendance positive (+2,3%), dans la continuité de la dynamique retrouvée en avril (+2,3%). Après une année 2015 marquée par une chute continue des adhésions (-22%), la courbe des auto-entreprises reprend doucement de la vigueur : 19 539 immatriculations au régime simplifié ont été enregistrées le mois dernier, soit 150 créations supplémentaires par rapport à avril et 1 000 de plus qu’en mars (18 491). Au dernier trimestre, la hausse atteint +6,5%. Sur un an, la tendance générale est plutôt à la stabilisation : Une majorité d’entrepreneurs (4 sur 10 environ) ont encore recours au statut AE pour lancer leur activité. 25% optent pour l’entreprise individuelle classique et 33% pour une forme sociétaire.
Le statut d’auto-entrepreneur moins attractif
Ces deux dernières formules progressent assez nettement depuis un an ( +24,3% pour la première, +10,8% pour la seconde).
L’Insee a recensé 82 998 nouvelles sociétés depuis le début de l’année, soit 10 000 de plus par rapport au premier semestre 2015. Sur la même période, les français ont également créé plus d’entreprises individuelles (161 844), dont 99 194 en auto-entrepreneur, un chiffre en très légère hausse (+1,5%).
Pour beaucoup d’observateurs, la forte désaffection observée à partir de la fin 2014 dans la catégorie des micro-entreprises, s’explique par la conjonction de deux raisons : d’abord, un phénomène naturel d’essoufflement après l’euphorie des premières années (2010-2013) au cours desquels le régime simplifié, qui représentait plus de la moitié des créations, avait très largement boosté les statistiques de l’entrepreneuriat en France, à un moment où le chômage explosait. Les effets négatifs de la réforme Pinel ensuite, entrées en vigueur en janvier 2015, ont pesé sur l’attractivité du dispositif : le texte maintenait, certes, la philosophie générale propre au statut, notamment la règle du « zéro chiffre d’affaires, zéro charge » mais imposait de nouvelles obligations dans le domaine fiscal avec des cotisations supplémentaires, et des contraintes en matière de formation.