C’était un héritage de la Révolution française : à Paris par exemple, les boulangers devaient obéir à un règlement les obligeant à rester ouverts pendant au moins un mois l’été. Cette déclaration de congés vient d’être supprimée.
Mardi, les députés ont validé plusieurs dispositions législatives liées au choc de simplification promis par le président de la République François Hollande. L’un d’elle prévoit la suppression de la déclaration de congés des boulangers, lointaine héritière d’une mesure prise pendant la Révolution française.
Fin 1789, la toute jeune assemblée Constituante avait voté une loi martiale autorisant les pouvoirs publics à réquisitionner les boulangers accusés de stocker la farine et d’affamer la population. 170 ans plus tard, dans les années 1950, les choses avaient heureusement évolué dans le bons sens et les autorités ne recouraient plus à ces extrémités pour assurer la bonne distribution du pain. Toutefois, l’arrivée des congés payés donna lieu à une nouvelle réglementation permettant aux maires de répartir le calendrier des ouvertures des boulangeries pendant la période estivale, afin de prévenir un risque de pénurie. Le but : éviter qu’une majorité de boulangeries ne ferment en même temps.
En 1995, un arrêté préfectoral imposait un système par alternance pour les boulangers parisiens, répartis en deux groupes : quand les premiers prenaient leurs congés en juillet, les autres devaient les poser en août. Le respect de cette réglementation passait par la remise d’une déclaration ou d’une autorisation de congés. Une procédure qui vient donc d’être supprimée. De quoi satisfaire les 1 200 boulangers installés à Paris.