En France, les délais de paiement entre fournisseurs et donneurs d’ordre ne cessent de s’allonger aux dépens des petites entreprises.
La loi de modernisation de l’économie de 2008 avait plafonné à 45 jours les délais de paiement entre les entreprises (60 jours maximum à compter de la date d’émission de la facture). Cette nouvelle règle juridique n’a pas empêché les retards de s’accumuler même si, à ce titre, la France n’est pas le plus mauvais élève en Europe : avec 12 jours de retard en moyenne, les entreprises hexagonales font mieux que leurs homologues anglaises (15 jours), espagnoles (17), italiennes (21) ou portugaises (33).
Bonnets d’âne pour a téléphonie et l’automobile
Il n’empêche que 57% des grands groupes ont encore allongé leurs délais en 2013, indique un sondage OpinionWay réalisée pour l’association Croissance Plus. Un état de fait qui s’impose aux fournisseurs même si les retards en question restent dans les clous de la loi de 2008.
Qui sont les plus pénalisées ? Les PME et TPE en majorité qui travaillent pour les grands comptes : 23% d’entre elles affirment que leurs relations avec les donneurs d’ordre se sont dégradées cette année, en raison de ces délais de paiement toujours plus longs.
Croissance Plus range les pires élèves dans les secteurs de la téléphonie, de l’automobile, du bâtiment et de la grande distribution : l’association va jusqu’à citer Renault, SFR, Nexity, E.Leclerc, Danone et Axa. En revanche, elle délivre des cons points à Schneider Electric, Legrand et Dassault.
« Un jour de retard de paiement c’est 1 milliard d’euros en moins de trésorerie pour l’ensemble des PME et TPE de France » souligne encore Croissance Plus qui a évalué 4 000 grandes entreprises sur la base de notes fournies par les PME.