Le patron de Medef Pierre Gattaz a pris le contrepied de Nicolas Sarkozy qui a récemment dénoncé la concurrence déloyale des auto-entrepreneurs par rapport aux artisans.
L’ancien président de la République a soulevé la colère des auto-entrepreneurs en critiquant la concurrence déloyale qu’ils font subir aux artisans. Ces propos, tenus sur les ondes de France Info, ont d’autant plus surpris que c’est le gouvernement Fillon, placé sous l’autorité de Nicolas Sarkozy, qui avait lancé le statut simplifié en 2009. A l’époque, ce dispositif avait permis d’amortir la hausse du chômage en permettant à des demandeurs d’emploi de créer leur propre activité à moindre risque. Mais la mise en place de l’auto-entrepreneur avait été décidée avant la phase de dépression économique consécutive au krach financier de septembre 2008.
Un tremplin vers l’emploi
« C’était une bonne idée pendant la crise » dit Nicolas Sarkozy, estimant que le statut devait désormais être corrigé car il pose, selon lui, « un problème de concurrence déloyale entre l’auto-entrepreneur qui n’a pas d’obligations, et l’artisan ». Mais l’ancien Chef de l’Etat a choqué en qualifiant ce système, qu’il avait pourtant défendu et appliqué durant son mandat, de « caillou dans ma (sa) chaussure ».
Une autre voix s’est élevée pour contester cette version : c’est celle du président du Medef Pierre Gattaz. Ce chantre de la liberté d’entreprendre assimile le statut décrié à « un tremplin » qui, de surcroit, « correspond beaucoup au mode de fonctionnement de nos jeunes, la génération Y et Z ».
Il ajoute qu’il est nécessaire d’ « habituer nos concitoyens à dire ‘je serai peut-être salarié pendant x années, je serai peut-être entrepreneur, j’espère réussir mais si je ne réussis pas je repasse en salariat ».
Ce n’est pas la première fois que Nicolas Sarkozy plaide pour un rééquilibrage fiscal entre les auto-entrepreneurs et les artisans. Durant sa campagne de 2012, il avait promis à ces derniers de leur conférer les mêmes avantages sociaux. Dans un tweet diffusé ce lundi, il confirme ce point de vue : « il faut garder le statut de l’auto-entrepreneur » écrit-il, mais aussi que « toutes les entreprises bénéficient de plus de souplesse avec moins de charges ».