L’idée d’un smic-jeunes pour relancer l’emploi refait surface en France. Après le socialiste Pascal Lamy, c’est le président du Medef Pierre Gattaz qui a remis ce sujet très sensible sur le tapis.
Les trentenaires ou quadras se souviennent sans doute du CIP d’Edouard Balladur. Instauré en 1993, ce contrat de travail proposant une rémunération à 80% du Smic avait mis le feu aux poudres et envoyer des dizaines de milliers de jeunes dans la rue, à tel point que le dispositif avait dû être retiré.
Sujet tabou à gauche ?
Douze ans plus tard, en 2005, Dominique de Villepin, premier ministre de Jacques Chirac, avait tenté de lancer un contrat du même type, le Contrat Première Embauche (CPE) assouplissant cette fois à l’extrême les règles du licenciement. Même sanction.
L’idée fait désormais son chemin dans les arcanes du PS mais reste « off ». Sauf pour Pascal Lamy (sans mandat politique, il est vrai) qui s’est dit récemment favorable à l’instauration d’un smic-jeunes pour enrayer le courbe record du chômage (5 millions d’inscrits à Pôle Emploi).
Le Medef n’a pas tardé à rebondir. Aujourd’hui, son président Pierre Gattaz s’est dit favorable à « un salaire transitoire, inférieur au Smic » qui serait proposé aux jeunes les plus éloignés de l’emploi, ou encore aux chômeurs de longue durée afin qu’ils puissent « mettre ou remettre le pied à l’étrier ».
Pour Pierre Gattaz, le smic actuel (1128 euros nets) est un obstacle à l’embauche et constitue « une marche difficile à franchir » pour les entreprises qui préfèrent ne pas recruter plutôt que de s’exposer au paiement de nouvelles charges.
«Avec un niveau de chômage à 11%, cela fait pourtant partie des pistes à explorer» insiste le président du Medef qui souhaite aborder la question avec François Hollande et les partenaires sociaux.
Dans un communiqué, le syndicat Force Ouvrière a jugé cette proposition «indécente » et indiqué qu’il combattra ce type de mesure.