La baisse du nombre de nouveaux auto-entrepreneurs a pesé sur les statistiques globales de la création d’entreprise en 2013. Comment expliquer ce ralentissement alors que la crise du marché du travail perdure ?
Les français ont créé moins d’entreprises en 2013, annonce l’Insee dans son bilan de l’année écoulée. Au total, 538 100 immatriculations ont été comptabilisées l’an dernier, contre 527 000 environ en 2012 (-2%).
Cette baisse s’explique surtout par le fort recul (-11%) des créations d’auto-entreprises, 274 900 au total (contre 304 000 en 2012).
Réforme avortée du statut d’auto-entrepreneur
Depuis 2009, ce statut simplifié et avantageux fiscalement dope les statistiques de la création d’entreprise mais, l’an dernier, l’annonce de sa réforme, engagée par la ministre en charge du Commerce et de l’Artisanat Sylvia Pinel, a pu brider les initiatives : dans un premier temps, il était envisagé d’abaisser le plafond de chiffres d’affaires au-delà duquel l’entrepreneur perd les avantages du régime. Finalement, les modalités actuelles du statut seront conservées, et même étendues aux micro-entreprises qui réalisent un résultat conforme aux plafonds réglementaires.
En fait, dans ce contexte d’incertitudes, beaucoup de candidats à la création d’entreprise ont préféré opter pour un autre statut individuel. Leur part (104 000) dans les statistiques globales est en forte hausse (+26%), indique l’Insee.
158 900 autres entreprises ont été immatriculées sous forme de sociétés.
En excluant les auto-entrepreneurs du total, la courbe des créations serait orientée à la hausse (+9%). Un bilan soutenu par un bon dynamisme entrepreneurial dans les activités financières et d’assurances (+8% de créations d’entreprise), l’enseignement, la santé et l’action sociale (+6%).
Les nouvelles entreprises ont, en revanche, été moins nombreuses dans les services à la personne (-8%), l’immobilier (-7%) et la construction (-6%).