Dans un sondage réalisé par la Fédération nationale des auto-entrepreneurs, 50% de ces indépendants évoquent un chiffre d’affaires nul en avril et mai.
La crise économique provoquée par la pandémie de Covid-19 fragilise d’abord les plus petits, au premier rang desquels, les micro-entrepreneurs, ces indépendants souvent dépourvus de structures, à l’écart des réseaux et soumis au bon vouloir de donneurs d’ordre.
Un sondage conduit par la Fédération nationale des auto-entrepreneurs (FNAE), publié en exclusivité par L’Express, révèle l’ampleur du marasme dans lequel ces 1,5 million d’auto-entrepreneurs sont plongés depuis le début du confinement : environ la moitié d’entre eux déplorent un chiffre d’affaires ramené à zéro en avril et anticipent déjà, pour mai, un résultat nul. Une véritable catastrophe pour les 450 000 gérants qui n’ont pas d’autre sources de revenus (retraite, salaires, rentes locatives) que celle de leur activité entrepreneuriale. 6% seulement des sondés estiment avoir maintenu leur niveau de business et être en mesure de poursuivre après la crise.
Quelles aides possibles ?
Rappelons que les micro-entrepreneurs enregistrent, de fait, un chiffre d’affaires limité puisqu’un système de plafonnement conditionne l’accès à ce régime ultra-simplifié : ces montants avaient été réévalués en 2017 et s’établissent désormais à 70 000 euros maximum pour les prestations de service et 170 000 euros pour la vente de marchandises.
Les auto-entrepreneurs, comme d’autres structures, ont la possibilité de solliciter des aides publiques spécifiquement mises en place dans la cadre de la crise liée au coronavirus : le report de cotisations Urssaf sont possibles, sans justification et sous réserve d’en faire a demande sur le site internet de la caisse de recouvrement (il suffit d’inscrire le chiffre « zéro » sur la déclaration d’échéances prévue à cet effet). Dans la plupart des cas, seuls des décalages de paiement sont proposés, mais des demandes d’annulation pure et simple des charges seront amenés à être examinés par l’administration, « au cas par cas ». Des échelonnements de paiement seront aussi autorisés afin d’éviter aux entreprises d’avoir à régler d’un seul coup l’ensemble des cotisations reportées.
L’Etat a également mis en place un mécanisme de report de l’impôt sur le revenu pour les entreprises qui ont opté pour ce régime fiscal : trois ajournements peuvent être accordés lorsque le paiement est mensuel, et un seul s’il est trimestriel.
Un fonds de solidarité a été mis en place pour les petites entreprises, indépendants et professions libérales : celui-ci se traduit par le versement d’une indemnité de 1 500 euros destinées à couvrir l’ensemble ou une partie des « frais courants » (loyer, factures d’énergie etc…)
Le montant de cette enveloppe a été portée à 5 000 euros pour les entreprises qui se trouvent dans une situation de faillite. Pour obtenir cette aide, les demandeurs concernés doivent déposer une candidature sur une plateforme ouverte sur le site internet de la Région où ils sont implantés et y déposer une « estimation » documentée attestant de leurs difficultés.