Pour la ministre de la Santé, le meilleur moyen de faire reculer le tabagisme est de sanctionner les fumeurs au niveau du portefeuille.
Non contente d’avoir généralisé le paquet neutre contre l’avis des buralistes, Marisol Touraine menace désormais d’augmenter les tarifs de manière « forte et significative » avant la fin du quinquennat de François Hollande. En évoquant un objectif à 10 euros, bien que peu réaliste au vue de la puissance du lobby qui va se dresser contre elle, la ministre de la Santé a mis le feu aux poudres avec les commerçants, déjà plombés par de brutales hausses ces dernières années. Au début des années 2000, le paquet de Marlboro, marque la plus vendue en France, coûtait encore 3,35 euros. C’est en 2005 que le cow boy au Stetson a atteint une première barre symbolique, celle des 5 euros dont les buralistes estiment ne s’être jamais vraiment remis, d’autant que cette flambée coïncidait à l’époque avec la chute des ventes des titres de presse également vendus en magasin. Après une année de pause (2006), les étiquettes avaient repris leur progression sous l’ère Sarkozy, quelques mois seulement après l’interdiction de l’usage du tabac dans les bars, les centres commerciaux, les restaurants ou les discothèques. Une nette accélération s’était faite sentir à partir de 2010, année où les Marlboro sont passés à 5,90 euros, puis 6,20 € l’année suivante, et jusqu’à 6,40 € en 2012. Deux ans après l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, le paquet s’affichait à 7 euros, son niveau actuel.
Une étude menée l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à laquelle Marisol Touraine se réfère sans doute, affirme que les mesures visant à limiter la consommation du tabac (paquet neutre, interdiction de fumer dans les lieux publics, restriction de la publicité) ne sont efficaces que si elles sont complétées « par une hausse significative du prix du paquet ».