Seule une minorité des auto-entrepreneurs immatriculés en 2010 ont passé le cap des trois ans, révèle une étude de l’Insee.
Les temps sont durs pour les auto-entrepreneurs. Une étude publiée ce vendredi par l’Insee confirme l’incapacité du statut lancé en 2009 à offrir à ses adhérents une réelle perspective d’avenir et d’insertion durable sur le marché du travail. Pour arriver à ce constat, l’Insee a examiné la situation des 191 000 auto-entrepreneurs qui se sont déclarés en 2010. De cette enquête, il ressort un chiffre, significatif : les deux-tiers ont stoppé leur activité avant la troisième année, délai qui correspond d’ailleurs à la règle selon laquelle la radiation de l’entreprise est notifiée dès lors que son chiffre d’affaires est resté nul pendant 24 mois consécutifs (pour ceux qui ont choisi la déclaration mensuelle) ou à 8 trimestres d’affilée (pour ceux qui ont opté pour la déclaration trimestrielle).
Difficultés dans les transports
La plupart de ces « arrêts » sont liés à une insuffisance de résultats économiques, rarement à une réussite qui aurait tout naturellement conduit l’auto-entrepreneur à faire évoluer son activité en s’appuyant sur un régime juridique plus ambitieux : Parmi ceux qui ont échoué avant 2013, « seuls 2% ont rejoint le régime général » signale l’Insee.
Un million d’auto-entrepreneurs sont en exercice aujourd’hui en France, mais seulement un « 600 000 » aurait déclaré un chiffre d’affaires positif sur le dernier trimestre 2016.
A l’aune des observations réalisées, il semble que certaines activités soient plus exposées que d’autres au risque de revers : les chiffres les plus mauvais sont observés dans le secteur de l’information et communication, le transport, les activités financières, l’assurance et l’immobilier. Ils sont meilleurs en revanche dans le « social » et l’enseignement.
« La pérennité à trois ans des auto-entrepreneurs est ainsi bien moindre que celle des créateurs individuels classiques de la même génération (62 %) » précise encore l’Institut.