Les factures en attente de règlement représentent une somme colossale de 3,97 milliards d’euros, indique une étude réalisée par la Médiation inter-entreprises et le cabinet Altarès. Les TPE sont les premières victimes de ces paiements en différé.
En France, les retards de paiement se généralisent : deux entreprises sur trois seraient concernées, signale une étude réalisée conjointement par la Médiation Inter-entreprises et le cabinet Altarès. Le décalage atteint 13 jours en moyenne après la date d’émission de la facture, révèle l’enquête qui a passé au crible le niveau de régularité des 120 plus grandes entreprises françaises à l’égard de leurs créanciers. Rien d’illégal pourtant, le délai fixé par la loi étant « de 60 jours maximum ».
Des pertes d’emplois dans les PME
Mais les effets peuvent être désastreux pour les TPE en quête constante de nouvelles trésoreries pour faire face à leurs engagements : les retards de paiement seraient à l’origine de « près d’un quart des faillites de très petites entreprises ». Le médiateur national ajoute que le phénomène « a un impact sur l’emploi, sur l’investissement et sur la confiance. Ça bloque l’innovation, c’est un frein à cette économie qui est en train de redémarrer progressivement ».
Les 120 grandes entreprises observées par l’enquête cumuleraient ainsi une ardoise de 3,97 milliards d’euros au seul titre des retards de paiement. Pour arriver à ce chiffre, la Médiation dit avoir épluché 211 millions de factures. Elle constate « un phénomène de cascade: les grandes paient mal les moyennes, qui paient mal les petites, qui paient mal les très petites ».
Des délais de paiement plus raisonnables permettraient, selon les experts, de créer « environ 100 000 emplois dans les PME ».