Le marché des cigarettes a fortement ralenti en 2013 sous le double effet de la hausse des prix et de la montée en puissance de la cigarette électronique.
Les buralistes qui ne commercialisent pas encore de cigarettes électroniques ont tout intérêt à s’y mettre au plus vite car, pour la première fois depuis dix ans, le marché traditionnel du tabac a marqué le pas en 2013.
En clair, le tabagisme lié à la consommation de cigarettes classiques, celui que tentent de combattre les médecins depuis des décennies, a reculé en France l’an dernier au profit d’un autre mode de consommation, présenté comme moins nocif : le vapotage.
Pour la première fois depuis les premières grosses flambées tarifaires de 2003 et 2004, les buralistes ont connu une érosion de leurs ventes sur les cigarettes classiques en 2013 (-7,6%), quand, dans le même temps, près de deux millions de français utiliseraient, chaque jour, l’e-cigarette (estimation de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies).
Appel de cent médecins
Pour l’OFDT, « ce recul exceptionnel » (-4 milliards de cigarettes en moins sur un volume de vente global de 47,5 milliards) s’explique par les hausses régulières des taxes, dont la dernière en date (janvier 2014) a porté les paquets les plus vendus au montant record de sept euros. Mais l’Observatoire impute aussi au phénomène «l’essor prononcé de la vapoteuse », présentée comme une bonne alternative au tabac, d’autant que plusieurs études récentes ont montré qu’elle serait beaucoup moins dangereuse que la cigarette. En novembre dernier, un collectif de cent médecins avait lancé un appel en faveur de l’e-cigarette, assurant qu’elle est « sans danger » et qu’elle constitue un moyen efficace de sevrage.
Le journal économique Les Echos cite d’ailleurs une enquête conduite fin 2013 auprès de 2 000 personnes de 15 à 75 ans, indiquant qu’entre 8 et 9 millions de Français l’aurait déjà essayée, sans forcément l’adopter.