C’est la mesure phare de la réforme des présentée par le gouvernement : la durée de cotisation, actuellement fixée à 41, 5 ans pour la génération de 1956, va être progressivement allongée pour atteindre 43 ans à partir de 2035.
L’âge légal de départ ne va pas bouger mais il faudra cotiser plus longtemps pour avoir droit à une pension à taux plein : c’est, outre la hausse des charges, ce qu’il faut retenir de la réforme des retraites que souhaite engager le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
L’âge légal maintenu à 62 ans
Depuis plusieurs mois, l’Elysée, relayé par Matignon, affirme qu’il privilégierait cette piste, la plus consensuelle parmi les partenaires sociaux, la plus en adéquation avec l’évolution de l’espérance de vie, mais aussi la moins sensible politiquement, trois ans après la deuxième réforme Fillon qui a fixé l’âge de départ à 62 ans pour tous à compter de 2016.
Bref rappel des faits : en 1993, la droite au pouvoir avait fait passer la durée de cotisation de 37,5 à 40 ans, soit 160 trimestres. A l’époque, seuls les salariés du secteur privé et les travailleurs indépendants étaient concernés par cette mesure. Dix ans plus tard, François Fillon, alors ministre des Affaires Sociales, avait procédé à un rééquilibrage avec le secteur public, non sans programmer un nouvel allongement de la durée de cotisation à 41 ans pour 2012.
Entre temps, Nicolas Sarkozy a, on s’en souvient, fait bouger le curseur de l’âge légal de 60 à 62 ans.
Où en est-on aujourd’hui ? L’ensemble de ces mesures, pourtant très dures, n’ont pas suffi à garantir l’avenir d’un système par répartition plombé par la crise et la dette publique.
Hausse des cotisations
Aujourd’hui, la génération 1956, celle qui doit légalement partir en retraite en 2018, doit cotiser 41,5 ans pour avoir droit au taux plein. C’est pour les suivantes que la réforme de Jean-Marc Ayrault prend effet (soit à partir d’un départ programmé en 2020) : les personnes nées en 1958, 1959 et 1960 cotiseront un trimestre supplémentaire, soit 41 ans (+ trois trimestres). .Les actifs de 1961, 1962 et 1963 passeront à 42 ans. Ceux de 64,65 et 66 à 42 ans + 1 trimestre, ceux de 67,68, 69 à 42 ans + trois trimestres, ceux de 70, 71 et 72 à 42 ans + trois trimestres.
La génération 1973 (départ en 2035) sera donc la première à devoir cotiser pendant 43 ans, le plus haut niveau jamais atteint dans le système des retraites françaises.
La réforme ne prévoit pas de nouvelles sources de financement des caisses de retraite, hormis une une hausse progressive des cotisations pendant quatre ans (l’équivalent de 3 euros en plus par salarié dès 2014), mais pas de la CSG.
En contrepartie, un compte temps va être instauré dès 2015 afin de permettre aux salariés exerçant un métier pénible d’accumuler des points pour faire valoir leur droit au départ avant 62 ans.