Les chefs d’entreprise et petits travailleurs indépendants sont descendus dans la rue pour dénoncer l’incurie de leur régime de protection sociale (RSI). Certains demandent la suspension du versement des cotisations.
Ils payent trop. Voilà le sentiment d’injustice qui agite ces petits commerçants, artisans et entrepreneurs non-salariés venus exprimer leur colère, ce lundi, devant les portes du Sénat puis de l’Assemblée nationale. Ils payent trop, pour un service qu’ils estiment, de surcroît, défaillant. Leur tête de turc, c’est le RSI (Régime Social des Indépendants), cette caisse commune qui leur a été imposée en 2006, et devenue deux ans plus tard leur interlocuteur unique. Cette mutualisation ne s’est pas fait dans la sérénité : l’impréparation flagrante du nouveau système s’est soldée par une série de bourdes dont certaines sont allées jusqu’à menacer l’existence d’entreprises cotisantes, étranglées par les charges, les délais de carence à rallonge, et les retards d’indemnisation.
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Des chiffres pour bien comprendre : les dirigeants à la tête des TPE et PME, qu’ils soient commerçants ou artisans, sont prélevés à hauteur de 47%, quand les salariés, versent une part de 22% de leur salaire brut au titre des cotisations sociales (28% du salaire net).
Le collectif Sauvons Nos Entreprise (SNE), à la pointe du combat contre le RSI, demande une baisse du taux de prélèvement à 30%, en contrepartie d’économies massives à réaliser sur « la gestion des caisses du régime ».
SNE peste également contre un mode de calcul injuste des cotisations, rapportées au chiffre d’affaires enregistré deux ans plus tôt (ce décalage devrait être ramené à un an cette année). L’association demande encore une nouvelle utilisation des fonds collectés par le RSI qui les reverserait aux petits entrepreneurs sous forme de prêts au taux de 1% «C’est notre argent, exigeons qu’il nous serve et ne soit plus à la merci de groupes financiers comme c’est le cas actuellement» souligne les indépendants. Ils ont lancé un ultimatum d’un mois au gouvernement. S’il n’agit pas, ils menacent d’occuper les centres de RSI un peu partout en France…