Le gouvernement pourrait proposer de nouvelles mesures pour relancer le statut d’auto-entrepreneur, marqué par une baisse des adhésions en 2015.
Les français ont créé 223 469 auto-entreprises en 2015. Le chiffre reste conséquent, mais il chute lourdement par rapport à 2014 (-21,2%), preuve qu’une défiance s’est installée, presque subitement, à l’égard d’un régime qui, à l’origine était censé, simplifier la vie des créateurs d’entreprise et encourager les initiatives. C’est qu’entre-temps, la réforme Pinel a introduit de nouvelles règles jugées plus contraignantes, comme le suivi d’un stage préparatoire pour les candidats en phase de démarrage, une étape d’autant plus mal supportée qu’elle n’est pas gratuite.
Relèvement des plafonds
Pour restaurer la confiance, plusieurs voix se sont élevées dans les rangs des organisations professionnelles, dont celle de François Hurel, président de l’Union des Auto-Entrepreneurs, favorable à un ajustement du statut aux nouveaux enjeux de « l’économie collaborative et numérique qui fait de plus en plus appel aux travailleurs indépendant ». Ce chef d’entreprise, très attaché aux avantages fiscaux et sociaux attachés au régime simplifié, réclame la suppression du risque de requalification en CDI qui pèse sur les employeurs lorsqu’ils collaborent avec un auto-entrepreneur, et préconise la création d’une allocation de remplacement lorsque ces travailleurs indépendants subissent une perte d’activité.
Le gouvernement, bien conscient que l’évolution de la courbe du chômage dépend aussi de l’attractivité du statut d’auto-entrepreneur, n’est pas totalement sourd à ces doléances. A travers son projet de Loi Noé (Nouvelles Opportunités Economiques), Emmanuel Macron, pourrait annoncer des dérogations aux stages pour les auto-entrepreneurs qui présentent les meilleures garanties de qualification, et programmer un relèvement des seuils de plafonds d’affaires, notamment dans le secteur des services aujourd’hui soumis à une limite de 32 900 euros.